Porté à l’origine par le Département des Deux-Sèvres, la Direction des services départementaux de l’Education Nationale et l’Atelier Canopé 79, le dispositif ECORCE, soutenu par LISEA Biodiversité durant deux ans, invite les élèves des écoles élémentaires et des collèges, en classes binômes, à se réapproprier durant un an leur environnement. Objectif : sensibiliser à la biodiversité par des immersions et des approches interdisciplinaires à la fois scientifiques, artistiques et numériques. Une démarche pédagogique et novatrice.
ECORCE, le nom en forme d’acronyme, résume assez bien la philosophie du dispositif à destination des élèves d’élémentaire et du collège, autour de la découverte de la biodiversité : Enquêter, Connaître, Observer, Rêver, Comprendre les Enjeux de la biodiversité. Né en 2014, ECORCE répond à deux grands enjeux : la sensibilisation à l’environnement et la continuité d’apprentissage entre l’école et le collège, notamment autour des questions d’éducation à l’environnement et au développement durable portées par l’Education Nationale.
Sensibiliser à la biodiversité par la pédagogie et l’investigation
Ce dispositif, aujourd’hui déployé en Charente et bientôt dans la Vienne et en Charente-Maritime, commence en début d’année scolaire, période à laquelle les établissements intéressés doivent se porter candidats.
Chaque classe candidate doit ensuite trouver une classe binôme : élémentaire, si elle est du secondaire, ou secondaire, si elle est élémentaire (20 binômes maximum). Le but est ensuite de travailler autour d’une thématique qui correspond au milieu dans lequel les classes sont implantées : ouvert (grandes cultures, prairies), arboré, urbain, etc.
Selon les milieux, différentes thématiques et problématiques liées (16 en tout) sont abordées, telles que : Les hirondelles et les moineaux ont-ils toujours leur place dans nos villes et villages ? Les insectes pollinisateurs utilisent-ils les ressources alimentaires disponibles dans les villes et villages ? Quelle structure de haie favorise le plus la diversité biologique ?
« En fonction du thème et de la question choisie, les élèves sont invités à se rendre sur le terrain pour une première séance d’immersion », explique Sophie Arnault, enseignante détachée pour coordonner ce dispositif en Deux-Sèvres. Ensuite, dans le cadre d’une séance d’investigation, ils se voient attribuer une malle à indices, conçue par des experts scientifiques, qui va les orienter dans leurs hypothèses. Enfin, une troisième séance va mêler une approche scientifique et artistique. A chaque séance, ils sont accompagnés par un animateur de l’environnement et/ou un artiste.
Valorisation numérique
En parallèle, les classes binômes effectuent un important travail d’échanges et de restitution via les outils numériques. « Ce projet a aussi un but de valorisation par le recours aux usages pédagogiques du numérique, souligne Dominique Cardinal, directrice de l’Atelier Canopé 79. Les élèves réalisent des articles sur un blog, un poster numérique qui répond à la problématique et ils peuvent aussi animer des émissions via une web radio. Sur ces questions, l’Atelier Canopé est alors ressource. »
LISEA Biodiversité a soutenu ce dispositif de 2016 à 2018. « Cette aide a été essentielle. Elle a permis notamment de financer les animations des Rencontres de fin d’année, des interventions supplémentaires dans les classes notamment autour de la préparation des élèves à la restitution orale, mais aussi les classes transplantées. Celles qui ont fait le choix de s’immerger dans un environnement autre que le leur durant une semaine, ce qui a été le cas dans le Marais Poitevin ou au Zoodysée. »
4900 élèves participants
Autre temps fort : les « Rencontres Ecorce ». En fin d’année scolaire, les élèves restituent leurs travaux aux autres classes participantes et participent à des forums et ateliers animés par des intervenants et partenaires du projet. « Cette rencontre est pour eux un moment important, elle est la finalisation d’une année de travail. »
De quoi marquer les jeunes durablement sur les problématiques de biodiversité. « Je pense, en effet, que ce travail de longue haleine durant une année à un vrai impact, note Sophie Arnault. Je rencontre des jeunes qui avaient participé il y a quelques années à ce dispositif et qui en parlent encore. Nous en faisons en quelque sorte des ambassadeurs de l’environnement »
Depuis sa création, 4900 élèves au sein de 196 classes ont pu bénéficier de ce dispositif.
Découvrez également la Fondation LISEA Carbone et ses actions visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.